Animaux

Décryptage du tigre blanc

Longtemps assimilé au tigre albinos, le tigre blanc est pourtant une espèce autre que le tigre dépigmenté. Issu de la famille des félidés, le tigre blanc est en fait un tigre de Bengale, également baptisé tigre Royal. Généralement plus grand que le tigre roux, le tigre blanc a une taille estimée entre 2 mètres et 2,80 mètres. Il possède une queue qui peut atteindre 1 mètre de long. Sa hauteur au garrot est en moyenne de 90 centimètres, certains individus peuvent en avoir 1 mètre. En gros mammifère qu’il est, le tigre blanc pèse 250 kg en moyenne, mais des spécimens peuvent même peser jusqu’à 300 kg.

tigre blanc

Le tigre blanc se caractérise par un pelage blanc orné de rayures noires, mais certaines parties du corps sont recouvertes de fourrures toutes blanches, à savoir la gorge et les joues, ainsi que la partie qui surplomb les yeux, le poitrail et la partie intérieure des membres. Les poils au niveau du cou sont plutôt touffus. Le tigre blanc se caractérise par un nez rose sur lequel se développent des vibrisses plutôt abondantes. Des pupilles bien rondes et des oreilles arrondies définissent son visage, lui donnant un air plus sympathique par rapport aux autres félins. Le tigre blanc se rencontre essentiellement en Inde, en Birmanie, au Népal, au Bengladesh ou encore au Bouthan et en Chine. La longévité du tigre blanc est de 15 ans en général, qui l’est moins en état sauvage, mais il peut vivre plus longtemps en captivité.

Un tigre à la fourrure extraordinaire

Le tigre blanc possède une jolie fourrure qui fait toute sa beauté. Sa couleur blanche est due à une anomalie génétique. En effet, le tigre blanc est atteint de ce qu’on appelle « leucitisme » qui se caractérise par la blancheur du pelage, de poils, d’écailles ou d’épiderme. Cette caractéristique n’empêche, en aucun cas, son croisement avec d’autres tigres de Bengale. C’est une particularité qui se transmet par gène, un tigre blanc croisé à un tigre commun peut donner naissance à des petits tigres blancs. Toutefois, même si sa couleur blanche lui confère une certaine beauté et une allure majestueuse, elle peut lui jouer de mauvais tours. Ainsi, le tigre blanc, en raison de sa fourrure blanche, aura des difficultés à se fondre dans la nature, et à se cacher pour traquer discrètement ses proies.

Il est tout à fait erroné de penser que, avec sa couleur, le tigre blanc vivrait mieux dans les zones enneigées, contrairement au tigre de Sibérie dont l’habitat privilégié est effectivement la neige. Leurs habitats favoris sont ceux qui se trouvent dans les savanes afin de mieux se fondre avec la nature, mais il peut très bien vivre dans la forêt ou dans les zones marécageuses. Sa couleur blanche lui joue souvent des tours que les proies arrivent à le distinguer et à lui filer sans qu’il ait eu le temps de les attraper. L’avenir du tigre blanc à l’état sauvage est donc compromis. Il est à noter que le tigre blanc se plaît aussi très bien dans l’eau, c’est un bon nageur.

Selon les chercheurs, le tigre blanc est une espèce mutante qui faisait l’objet de légende autrefois avant d’être découverte et capturée dans les années 50 par un maharadjah indien. Ce maharadjah a procédé à sa reproduction et à assurer sa pérennité. Les descendants que l’on peut voir dans les parcs zoologiques sont alors issus de ce spécimen. Ses yeux bleus et son museau rose sont les caractéristiques propres au leucitisme, en parallèle avec sa fourrure blanche. Le tigre blanc symbolise aussi la royauté chinoise.

Le tigre blanc, un gros mangeur

Le tigre blanc est un grand carnivore, son besoin quotidien sera de 10 à 20 kg de viande, mais à certaines occasions, et surtout quand la chasse le lui permet, le tigre blanc peut même consommer jusqu’à 50 kg de viande. Les zones de prédilection pour la chasse d’un tigre blanc est le milieu dense, celui qui lui permet de mieux se camoufler. Le tigre blanc est friand de gros gibiers, comme l’antilope, le sanglier et le chevreuil. Le tigre blanc se distingue des autres carnivores par son penchant pour la chasse au gaur, ce taureau sauvage que les autres espèces auront du mal à attraper et à saisir. Le tigre blanc arrive également à chasser les buffles, un animal dont il est aussi friand.

Grâce à ses deux crocs bien acérés dont la taille atteint les 7 centimètres, le tigre blanc peut saisir avec une certaine force sa proie et le tuer en misant sur son endurance et sur la fatigue de sa proie. En grand coureur qu’il est, puisque, après le guépard, le tigre blanc est le félin le plus rapide pouvant faire 100 km/ heure, il ne rate presque jamais sa proie. Quand la chasse n’a pas porté ses fruits, le tigre blanc se nourrit de carcasse dont la chair n’est consommée que depuis peu.

Le tigre blanc est un animal reconnu pour être solitaire. Toutefois, pendant la période de rut, le tigre blanc aime prendre du bon temps avec des femelles. Un mâle séduit une femelle en se tournant autour d’elle, en s’y frottant et en lui mordillant le cou. On estime la fertilité de la femelle seulement entre 3 et 7 jours par an, et c’est la période propice à l’accouplement. La femelle ne s’oppose pas trop à ce que le mâle entame le coït. La gestation dure entre 100 et 108 jours à l’issue de laquelle seront nés 2, 3 ou 4 petits tigres.

Les petits tigres sont nés aveugles et le resteront pendant 10 jours environ avant de trouver la vue progressivement. Seule la mère s’occupe de ses petits quand ils naissent, le mâle ne prend pas part à l’élevage de leur progéniture. L’allaitement se fait 2 mois, et la mère commence ensuite à nourrir sa progéniture avec de la chair de ses proies. Quand ils atteignent 18 semaines, ils peuvent quitter leur tanière pour découvrir les alentours. L’apprentissage de la chasse commence quand les petits auront atteints leur 32ème semaine.

On observe toutefois que, en captivité, la tigresse n’arrive pas souvent à nourrir ses petits et les abandonne à leur sort. Les responsables du parc procèdent alors à l’alimentation au biberon et s’occupent des petits jusqu’à ce qu’ils arrivent à s’assumer seuls.

Le tigre blanc, préservons-le

Le tigre blanc n’est pas vraiment une sous-espèce à part, il s’agit d’une anomalie génétique. Même si le tigre blanc est classé en danger par l’UICN, il s’agit plutôt de la protection de ses particularités parce que c’est ce qui fait son nom. On a recensé, il y a quelques années, quelques 500 individus dans le monde dont la majeure partie est répartie dans les zoos et dans les parcs nationaux pour garantir la survie. Toutefois, comme il s’agit de caractère génétique et comme tous les tigres blancs sont issus d’un couple dont la mère a été tuée par les chasseurs, la consanguinité est aussi une menace engendrant souvent des anomalies et compromet la survie des nouveau-nés. Il est à noter que la naissance de sextuplés, un événement très rare enregistré en 2004, a pu donner de l’espoir pour pérenniser le tigre menacé d’extinction.

La menace qui pèse sur le tigre blanc est assimilée à celle dont fait l’objet le tigre de Bengale. Une centaine de milliers d’individus ont été recensé au début du 20ème siècle et ce chiffre est passé à 2 500 tigres de Bengale, une statistique enregistrée il y quelques années. Les principales causes de ce déclin sont la chasse et la déforestation. Le tigre de Bengale, particulièrement le tigre blanc, fait l’objet d’une convoitise par les braconniers pour sa fourrure blanche, très recherchée dans le monde de la mode, mais également pour certains richissimes propriétaires qui en font une décoration de leur intérieur. La déforestation menace les habitats des tigres, comme certaines forêts sont transformées en routes ou en culture de palmiers. Très proche de l’extinction, seule la campagne de sensibilisation des autochtones à respecter et l’animal à l’état sauvage et son habitat pourrait rehausser le nombre de tigre blanc, comme la consanguinité reste un problème majeur dans les zones protégées.

Prendre du plaisir à observer le tigre blanc

Savez-vous que le tigre blanc mâle que le Maharadjah de Rewa aurait découvert s’appelait Mohan, et que ses quatre petits, un mâle et trois femelles, ont été baptisés Raja, Rani, Mohini et Sukechi ? Les tigres blancs qui sont restés vivants et ceux qui sont exposés dans des parcs zoologiques descendraient de Mohan, leur ancêtre qui s’est éteint à l’âge de 19 ans et 7 mois il y a 53 ans.

Pour pouvoir l’observer arborant sa jolie fourrure, pour épier chaque geste qu’il fait et le voir évoluer dans un milieu parfaitement sécurisé et adapté à son développement, vous pouvez visiter plusieurs parcs zoologiques en France, seul ou, mieux encore, accompagné de vos enfants. Il est possible de voir les soigneurs donnant sa ration journalière et de connaître les rituels auxquels ces soigneurs s’adonnent pour assurer le bien-être du tigre blanc, le grand félidé à la magnifique robe banche.